Aérogommage, réglementation et sécurité

Publié le 19 avril 2022

Sans être à proprement parler un métier dangereux, l’aérogommage est une activité qui présente des risques pour les opérateurs. Nous distinguerons les risques dus à la conception des machines de ceux qui relèvent de l’équipement et donc des protections individuelles pour l’aérogommage.

Réglementation des cuves sous pression

Toute machine d’aérogommage fonctionnant sous pression doit répondre aux critères imposés par la directive de sécurité 2014/68/UE. Son respect doit garantir une utilisation sécurisée de l’ensemble des composants de l’aérogommeuse ou de l’hydrogommeuse.

Les matériels d’aérogommage ou hydrogommage de petits volumes ou fonctionnant à des pressions très basses feront l’objet d’une certification par le fabricant lui-même et relèveront de la catégorie 1-module A.

C’est dans cette catégorie de machines qu’on dénombre le plus de libertés prises avec la directive, surtout quand il s’agit de matériels « trop bon marché »… Absence de soupape de sécurité, vulgaire vanne ou robinet en guise de poignée homme-mort, utilisation de tuyau d’eau pour véhiculer l’abrasif sont autant de manquements fréquemment constatés sur ce type d’appareils d’aérogommage.

S’agissant des machines d’aérogommage de plus grands volumes (> 30 litres), la directive 2014/68/UE est beaucoup plus encadrée et contraignante puisqu’elle prévoit la surveillance et le contrôle des fabrications par l’organisme de certification choisi par le fabricant. Le marquage CE (conformité Européenne) obligatoire sera la garantie d’une aérogommeuse dont l’utilisation n’entraîne pas de risque lié à sa conception. Ces machines relèvent de la catégorie 2 – module A2.

Protections individuelles recommandées pour le décapage par aérogommage

L’opérateur pratiquant l’aérogommage ou l’hydrogommage est soumis à de nombreux risques dont il est essentiel de le protéger. Ces risques sont ceux liés à la projection d’abrasif, à l’inhalation des poussières plus ou moins nocives ainsi engendrées, au bruit prolongé provoqué par la buse et le compresseur et parfois au poste de travail lui-même (échafaudage). Il est donc nécessaire d’être bien protégé lors de l’utilisation de votre aérogommeuse ou hydrogommeuse et ce, sur toutes les surfaces et supports décapés. Peu importe le procédé ou la technique utilisée, le nettoyage ou le décapage, une protection conforme est de rigueur.

En fait, une protection totale de tout le corps est vivement conseillée. Les principaux organes à protéger sont les yeux, les poumons, les oreilles et… la peau !

Casque de sablage ventilé

Pour les yeux, les poumons et les oreilles, un casque de sablage ventilé, bien entendu aux normes CE, est la meilleure protection à ce jour. On peut la compléter de bouchons auditifs si besoin. Ces casques sont reliés à une cartouche de filtration apte à assainir l’air comprimé provenant du compresseur avant d’alimenter l’opérateur qui se trouve ainsi parfaitement isolé de la poussière ambiante. C’est la protection la mieux adaptée aux travaux d’aérogommage en cabine ou en lieu confiné.

Masque respiratoire facial

Les travaux en extérieur ou en milieu bien ventilé peuvent permettre l’utilisation du masque facial ventilé ou non ventilé. Les modèles ventilés sont raccordés à un filtre comme décrit précédemment ou parfois à un boîtier de filtration portatif fonctionnant sur batterie. Sur les modèles non ventilés, une ou deux cartouches de type P3 assurent la filtration.

Leur utilisation en milieu fermé et chargé en particules fines a l’inconvénient d’entraîner un colmatage rapide des filtres. Il faudra en outre prévoir impérativement une protection auditive et une cagoule.

Gants, combinaison de sablage et chaussures de sécurité

Des gants de travail résistants à l’abrasion sont aussi indiqués pour protéger les mains des rebonds d’abrasif ou même des maladresses. Ils devront aussi autoriser une bonne préhension.

La protection du corps sera assurée par une combinaison de travail. Cette dernière pourra être légère comme les combinaisons jetables pour les petits travaux à basse pression. L’idéal restera tout de même la combinaison de sablage en nylon/coton plus confortable que celle dédiée au grenaillage, en cuir/coton. Enfin, la tenue d’aérogommage se complètera d’une paire de chaussures de sécurité dont la robustesse sera adaptée au type de chantier abordé.

Pour conclure ce sujet essentiel à nos yeux, et s’il était besoin d’argumenter plus pour vous en convaincre, nous dirions qu’un opérateur bien protégé travaillera mieux et plus longtemps !